Conférence publique 
Mercredi, 27 septembre à 19h 
Lieu : Pavillon des sciences de la gestion (R), UQAM
315, rue Sainte-Catherine Est
Salle R-R150 

L’Égyptomanie à Montréal : entre inspiration et amalgame (1840-2017)

par Guillaume Sellier
Candidat à la maîtrise en histoire, UQAM 


L’Égypte ancienne a toujours fasciné les autres civilisations, qu’elles soient contemporaines ou postérieures. Dans la foulée de l’expédition orientale de Napoléon Bonaparte (1798-1801), le phénomène artistico-culturel de l’Égyptomanie va atteindre son âge d’or. L’Égypte pharaonique inspira en Occident autant l’architecture, l’ameublement, l’industrie du luxe que les pratiques funéraires. Parallèlement, les premiers explorateurs et quelques touristes rapportent des rives du Nil des collections d’artefacts antiques, noyau des collections muséales actuelles.

Le Canada et plus particulièrement Montréal furent atteints par l’Égyptomanie au cours de deux périodes : la première débute vers 1840 atteignant son apogée vers 1920-1930, puis une seconde voit un timide renouveau vers 1960-1980. Ces deux phases égyptisantes laissèrent d’étonnants témoignages aux caractères variés dans la métropole québécoise permettant de mieux comprendre les motivations de leur commanditaire. 

Pour mieux percevoir l’importance de ce legs égyptomanique, une immersion progressive permettra de suivre l’évolution de l’égyptophilie montréalaise. Dans un premier temps, un rappel historique recontextualisera les découvertes des premiers explorateurs et voyageurs en Égypte et leur impact en Occident, notamment au travers de l’Égyptomanie (concept de Jean-Marcel Humbert). Dans un secondtemps, un inventaire dynamique permettra d’approcher le patrimoine égyptomanique de Montréal, résiduel et disparu, ainsi que l’attrait évolutif de la ville pour ce pays lointain. Dans un troisième temps, une étude de cas s’intéressera spécifiquement à la «collection Ferrier», conservée au Musée Redpath (Université McGill, Montréal). Cette collection apporte des précieuses informations sur les motivations de son collectionneur, autant que sur le Montréal de l’époque victorienne pour l’Égypte. Un bilan final démontrera l’importance du legs égyptomanique pour Montréal, dont certains éléments sont toujours menacés.